Joueb.com2007-06-06T16:01:59Zaux sources - épisodes 218weinmannA part la fumée et l'odeur du bois brûlé, le village et la maison semblaient déserts; il ne s'était jamais aventuré si loin, mais il n'avait pas le choix, il devait savoir et, surtout, il devait éteindre ce feu.
Il stoppa net. La porte était ouverte. Il vérifia une dernière fois si son arme était chargée en souhaitant ne pas devoir s'en servir... Il avançait lentement sans faire de bruit; arrivé à la porte, il jeta un oeil à l'intérieur. Il aperçu un corps couché sur un fauteuil crasseux devant le feu qui crépitait. Il prit son élan et, d'un bond, il colla la carabine sur le dos de l'inconnu.
- Pas un geste, je ne vous veux aucun mal, mais pas un geste!
Sa voix lui semblait étrange après tout ce temps de quasi-silence. S'adresser à un homme plutôt qu'aux bêtes lui paru une chose nouvelle.
Le corps demeura immobile, pourtant, l'homme respirait. Car c'était un homme, assez âgé d'après ses cheveux blancs et ses mains tachetées. L'homme émit un son, comme un raclement de gorge et se retourna péniblement...
-Jo?
http://diablodiablo.joueb.com/news/aux-sources-episodes-1322007-06-06T16:01:17Z2007-06-06T16:01:59ZA part la fumée et l'odeur du bois brûlé, le village et la maison semblaient déserts; il ne s'était jamais aventuré si loin, mais il n'avait pas le choix, il devait savoir et, surtout, il devait éteindre ce feu. Il stoppa net. La porte était ouverte. Il vérifia une dernière fois si son arme était chargée en souhaitant ne pas devoir s'en servir... Il avançait lentement sans faire de bruit; arrivé à la porte, il jeta un oeil à l'intérieur. Il aperçu un corps couché sur un fauteuil crasseux devant le feu qui crépitait. Il prit son élan et, d'un bond, il colla la carabine sur le dos de l'inconnu. - Pas un geste, je ne vous veux aucun mal, mais pas un geste! Sa voix lui semblait étrange après tout ce temps de quasi-silence. S'adresser à un homme plutôt qu'aux bêtes lui paru une chose nouvelle. Le corps demeura immobile, pourtant, l'homme respirait. Car c'était un homme, assez âgé d'après ses cheveux blancs et ses mains tachetées. L'homme émit un son, comme un raclement de gorge et se retourna péniblement... -Jo?
]]>aux sources - épisode 212weinmann
Il était proche, si proche maintenant, à peine trois ou quatre kilomètres selon sa carte. Mais il n'en pouvait plus, c'était trop pour sa vieille carcasse. Il lui fallait trouver un refuge et attendre encore un peu.
Il entra dans la première maison qu'il vit, la porte ne tenait plus que par miracle, une simple poussée de l'épaule la fit choir. Il ne prit pas la peine de regarder autour de lui ni de faire le tour de la maison, il y avait peut-être des cadavres, mais peu lui importait. Il se laissa tomber dans le divan crasseux du logis et souffla. Il avait pris sa décision.
Quel que fût le risque, il allumerait un feu...
http://diablodiablo.joueb.com/news/aux-sources-episode-2122007-05-08T19:41:35Z2007-05-08T19:41:35Z
Il était proche, si proche maintenant, à peine trois ou quatre kilomètres selon sa carte. Mais il n'en pouvait plus, c'était trop pour sa vieille carcasse. Il lui fallait trouver un refuge et attendre encore un peu. Il entra dans la première maison qu'il vit, la porte ne tenait plus que par miracle, une simple poussée de l'épaule la fit choir. Il ne prit pas la peine de regarder autour de lui ni de faire le tour de la maison, il y avait peut-être des cadavres, mais peu lui importait. Il se laissa tomber dans le divan crasseux du logis et souffla. Il avait pris sa décision. Quel que fût le risque, il allumerait un feu...
]]>mon petit papaweinmannQue vais-je faire maintenant?
Mon héros, mon messie, mon devin, mon papa est mort...
http://diablodiablo.joueb.com/news/mon-petit-papa2007-04-13T11:22:46Z2007-04-13T11:22:46ZMon héros, mon messie, mon devin, mon papa est mort...
]]>aux sources, épisodes 201weinmannIl est épuisé, à bout de force. Pourtant, il sait qu'il en a encore pour deux jours tout au plus.
Il a trouvé ce qui avait dû être un jour un abris pour le bétail qui le protège de la pluie battante. Il a soif. Il ne sent plus ses jambes. Son souffle est court. "Une journée, se dit-il, une journée de repos et je repars". Il consulte encore sa carte, il n'est plus qu'à une quarantaine de kilomètres, mais il n'en peut plus.
Il pose son paqutage dans un coin de l'abris, y pose sa tête et ferme les yeux.
S'il se réveille, il repartira. Sinon, tant pis, au moins, il mourrait dignement, loin de la folie des hommes...
http://diablodiablo.joueb.com/news/aux-sources-episodes-2012007-01-30T11:53:07Z2007-01-30T11:53:07ZIl est épuisé, à bout de force. Pourtant, il sait qu'il en a encore pour deux jours tout au plus. Il a trouvé ce qui avait dû être un jour un abris pour le bétail qui le protège de la pluie battante. Il a soif. Il ne sent plus ses jambes. Son souffle est court. "Une journée, se dit-il, une journée de repos et je repars". Il consulte encore sa carte, il n'est plus qu'à une quarantaine de kilomètres, mais il n'en peut plus. Il pose son paqutage dans un coin de l'abris, y pose sa tête et ferme les yeux. S'il se réveille, il repartira. Sinon, tant pis, au moins, il mourrait dignement, loin de la folie des hommes...
]]>aux sources, épisode 202weinmannLa pluie a cessé. Il se sent calme.
Après s'être relevé, il ausculte ses pieds qui ne sont qu'une plaie béante. Il arrache une manche de sa vieille chemise et panse ses plaies, ça durera le temps que ça durera...
10 heures. Il a donc dormi presque dix-huit heures d'une traite. C'est le moment de repartir.
La peur est toujours présente, même s'il est loin maintenant. Comme chaque matin, la voie est libre. Derrière lui, le pont; c'est maintenant qu'il doit quitter l'ancienne autoroute et couper vers le nord-ouest, c'est plus court, deux jours, peut-être moins, il ne doit pas craquer.
Enjambant quelques buissons, il regarde les champs qui s'étallent devant lui; là-bas, des bâtiments, un village sans doute, inhabité, fantômatique. Il regarde une dernière fois l'autoroute et ses cadavres de tôle et s'enfonce dans les champs, vers ce village.
Il presse le pas, il est à découvert et il est toujours persuadés qu'on peut le voir, il ne sait pas qui ni comment, mais il se sent traqué. Il arrive au village après vingt minutes de marche effrennée, il n'en peut déjà plus, il s'en veut un peu. C'est la première fois qu'il entre dans un village, il a préféré les éviter avant, encore par peur d'il ne sait quoi. Il s'arrête devant l'église, regarde et écoute. Rien. Le bruit du vent. Les oiseaux. Des chiens. Devant lui, passe un chat effrayé par la vue de cette drôle de bête. Jo sourit. C'est lui, l'être humain, qui dénote dans cette nature. La nature a repris ses droits, c'est déjà ça!
Il se dirige vers une maison où une enseigne d'un rouge délavé par le temps indique "Café de la Place". La porte est bouffée par les vers et l'humidité, il n'a qu'à la pousser pour entrer. Il se met à pleurer. Là, il imagine la vie d'avant, ce n'est pas bien difficile, tout est à sa place, les tables, les chaises, les verres vides, la vaisselle et surtout, les bouteilles... Avidement, il se précipite derrière le bar et pousse un triste gémissement: le temps a eu raison des fonds de bouteille... Il en laisse une tomber au sol qui se fracasse en mille morceaux et là, une trappe. La réserve, sans doute. Il saisit la poignée sans faire attention au bris de verre, une petite trainée de sans coule sur ses doigts. Sous ses pieds, des casiers remplis de liquide! Il descend les quatres marches et saisi une bouteille de genièvre. Il s'assied sur une marche, et retire ses chaussures et ses pansements et arrose ses plaies. Il a mal, cela lui brûle, mais il est heureux!
http://diablodiablo.joueb.com/news/aux-sources-episode-2022007-01-30T11:52:37Z2007-01-30T11:52:37ZLa pluie a cessé. Il se sent calme. Après s'être relevé, il ausculte ses pieds qui ne sont qu'une plaie béante. Il arrache une manche de sa vieille chemise et panse ses plaies, ça durera le temps que ça durera... 10 heures. Il a donc dormi presque dix-huit heures d'une traite. C'est le moment de repartir. La peur est toujours présente, même s'il est loin maintenant. Comme chaque matin, la voie est libre. Derrière lui, le pont; c'est maintenant qu'il doit quitter l'ancienne autoroute et couper vers le nord-ouest, c'est plus court, deux jours, peut-être moins, il ne doit pas craquer. Enjambant quelques buissons, il regarde les champs qui s'étallent devant lui; là-bas, des bâtiments, un village sans doute, inhabité, fantômatique. Il regarde une dernière fois l'autoroute et ses cadavres de tôle et s'enfonce dans les champs, vers ce village. Il presse le pas, il est à découvert et il est toujours persuadés qu'on peut le voir, il ne sait pas qui ni comment, mais il se sent traqué. Il arrive au village après vingt minutes de marche effrennée, il n'en peut déjà plus, il s'en veut un peu. C'est la première fois qu'il entre dans un village, il a préféré les éviter avant, encore par peur d'il ne sait quoi. Il s'arrête devant l'église, regarde et écoute. Rien. Le bruit du vent. Les oiseaux. Des chiens. Devant lui, passe un chat effrayé par la vue de cette drôle de bête. Jo sourit. C'est lui, l'être humain, qui dénote dans cette nature. La nature a repris ses droits, c'est déjà ça! Il se dirige vers une maison où une enseigne d'un rouge délavé par le temps indique "Café de la Place". La porte est bouffée par les vers et l'humidité, il n'a qu'à la pousser pour entrer. Il se met à pleurer. Là, il imagine la vie d'avant, ce n'est pas bien difficile, tout est à sa place, les tables, les chaises, les verres vides, la vaisselle et surtout, les bouteilles... Avidement, il se précipite derrière le bar et pousse un triste gémissement: le temps a eu raison des fonds de bouteille... Il en laisse une tomber au sol qui se fracasse en mille morceaux et là, une trappe. La réserve, sans doute. Il saisit la poignée sans faire attention au bris de verre, une petite trainée de sans coule sur ses doigts. Sous ses pieds, des casiers remplis de liquide! Il descend les quatres marches et saisi une bouteille de genièvre. Il s'assied sur une marche, et retire ses chaussures et ses pansements et arrose ses plaies. Il a mal, cela lui brûle, mais il est heureux!
]]>aux sources - épisode 111weinmannL'endroit était idéal pour la culture, même vu du ciel, il était impossible d'y voir la main de l'homme.
J'avais appris qu'il s'agissait du château de F. C'était une bâtisse carrée qui faisait songer aux villas toscanes que j'avais vues dans les livres du vieux Jo. Y entrer ne m'avait demandé aucun effort et m'avait procuré un émerveillement sans pareil; étrangement, je n'avais pas eu l'impression de violer un sanctuaire comme dans les autres maisons. Je m'y sentais chez moi, c'était ce château qui était ma dépendance.
Tout y était parfaitement conservé; apparemment, les habitants avaient eu le temps de se préparer - avaient-ils été prévenus? - et avaient recouvert tous les meubles de toiles de plastique. Mis à part quelques fissures aux plafonds et aux murs, l'endroit était comme neuf. Un merveilleux abris!
Les granges alentour étaient par contre dans un triste état, les toits avaient disparu et les débris qui jonchaient les sols les rendaient inutiles pour entreposer mes récoltes. Heureusement, le château était vaste, une ou deux pièces feraient l'affaire.
http://diablodiablo.joueb.com/news/aux-sources-episode-1112007-01-30T11:05:43Z2007-01-30T11:05:43ZL'endroit était idéal pour la culture, même vu du ciel, il était impossible d'y voir la main de l'homme. J'avais appris qu'il s'agissait du château de F. C'était une bâtisse carrée qui faisait songer aux villas toscanes que j'avais vues dans les livres du vieux Jo. Y entrer ne m'avait demandé aucun effort et m'avait procuré un émerveillement sans pareil; étrangement, je n'avais pas eu l'impression de violer un sanctuaire comme dans les autres maisons. Je m'y sentais chez moi, c'était ce château qui était ma dépendance. Tout y était parfaitement conservé; apparemment, les habitants avaient eu le temps de se préparer - avaient-ils été prévenus? - et avaient recouvert tous les meubles de toiles de plastique. Mis à part quelques fissures aux plafonds et aux murs, l'endroit était comme neuf. Un merveilleux abris! Les granges alentour étaient par contre dans un triste état, les toits avaient disparu et les débris qui jonchaient les sols les rendaient inutiles pour entreposer mes récoltes. Heureusement, le château était vaste, une ou deux pièces feraient l'affaire.
]]>Aux sources, épisode 94.weinmannJe suis certain d'avoir entendu un bruit de moteur. J'ai éteint toutes les lanternes et je guette le ciel, bien camouflé sous les branches.
Car ce bruit venait du ciel, j'en suis sûr...
http://diablodiablo.joueb.com/news/aux-sources-episode-942006-12-31T10:53:11Z2007-01-30T11:06:12ZJe suis certain d'avoir entendu un bruit de moteur. J'ai éteint toutes les lanternes et je guette le ciel, bien camouflé sous les branches. Car ce bruit venait du ciel, j'en suis sûr...
]]>aux sources - épisode 98weinmannChaque porte ouvrait sur un sanctuaire d'où mugissait le monstre du désespoir; là, la mort ou la rafle avait fait son oeuvre, la peur était toujours palpable.
Il me fallait violer ces propriétés abandonnées par la force des choses, remuer l'ordre d'antan afin de me procurer tout ce qui pouvait m'être utile. Je ne pouvais m'empêcher de penser à ces détrousseurs de morts sur les champs de guerre, mais qu'allaient devenir ces objets, ces témoignages d'une existence? Fallait-il qu'ils tombent dans l'oubli sous le seul prétexte du respect? Certes non.
Souvent, je tombais sur des cadavres aux os déjà blanchis et aux tenaces touffes de cheveux, des squelettes de toute taille, hélas; je les déplaçais avec toutes les précautions possibles, mais évidemment, ils se disloquaient et je m'employais juste à ne pas mélanger les corps... En effet, j'avais décidé de créer une sorte de cimetière pour ces malheureux abandonnés...
C'était la moindre des choses.
http://diablodiablo.joueb.com/news/aux-sources-episode-982006-08-10T08:38:27Z2006-08-10T09:48:19ZChaque porte ouvrait sur un sanctuaire d'où mugissait le monstre du désespoir; là, la mort ou la rafle avait fait son oeuvre, la peur était toujours palpable. Il me fallait violer ces propriétés abandonnées par la force des choses, remuer l'ordre d'antan afin de me procurer tout ce qui pouvait m'être utile. Je ne pouvais m'empêcher de penser à ces détrousseurs de morts sur les champs de guerre, mais qu'allaient devenir ces objets, ces témoignages d'une existence? Fallait-il qu'ils tombent dans l'oubli sous le seul prétexte du respect? Certes non. Souvent, je tombais sur des cadavres aux os déjà blanchis et aux tenaces touffes de cheveux, des squelettes de toute taille, hélas; je les déplaçais avec toutes les précautions possibles, mais évidemment, ils se disloquaient et je m'employais juste à ne pas mélanger les corps... En effet, j'avais décidé de créer une sorte de cimetière pour ces malheureux abandonnés... C'était la moindre des choses.
]]>il y avait un bout de temps...weinmann...mais parfois, mes doigts s'engourdissent pour un bon bout de temps.
http://diablodiablo.joueb.com/news/il-y-avait-un-bout-de-temps2006-03-22T10:32:12Z2006-03-22T10:32:12Z...mais parfois, mes doigts s'engourdissent pour un bon bout de temps.
]]>aux sources - épisode 55weinmannLa nuit, c'est le silence total, la paix intégrale, l'oubli... Seuls les cris des oiseaux de nuits et, parfois, les hurlements des chiens viennent briser la longue note du calme.
Les chiens. Depuis tant d'années, ils ont eu le temps de retrouver une place sans la pyramide de la vie et de la mort. Déjà, sur les restes d'autoroute, je les voyais galoper en meute et disparaître dès que je les approchais. Ils ne sont pas agressifs, loins du contact des hommes.
Les chats sont plus farouches, mais ils ne rechignent pas à se prélasser dans les hautes herbes du jardin, ou de ce qu'il en reste. Je pourrais les chasser, histoire d'agrémenter mes repas, mais comment peut-on avoir la force d'ôter la vie à de si belles créatures? Les légumes qui foisonnent depuis des décénnies ici me suffisent amplement. Je n'ai même pas envie d'abattre les vaches qui me regardent si stupidement. Elles font partie du décor, elles sont là, elles ne m'ont pas attendu...
Demain, j'irai visiter les alentours...
http://diablodiablo.joueb.com/news/aux-sources-episode-552006-03-22T10:31:04Z2006-03-22T10:31:04ZLa nuit, c'est le silence total, la paix intégrale, l'oubli... Seuls les cris des oiseaux de nuits et, parfois, les hurlements des chiens viennent briser la longue note du calme. Les chiens. Depuis tant d'années, ils ont eu le temps de retrouver une place sans la pyramide de la vie et de la mort. Déjà, sur les restes d'autoroute, je les voyais galoper en meute et disparaître dès que je les approchais. Ils ne sont pas agressifs, loins du contact des hommes. Les chats sont plus farouches, mais ils ne rechignent pas à se prélasser dans les hautes herbes du jardin, ou de ce qu'il en reste. Je pourrais les chasser, histoire d'agrémenter mes repas, mais comment peut-on avoir la force d'ôter la vie à de si belles créatures? Les légumes qui foisonnent depuis des décénnies ici me suffisent amplement. Je n'ai même pas envie d'abattre les vaches qui me regardent si stupidement. Elles font partie du décor, elles sont là, elles ne m'ont pas attendu... Demain, j'irai visiter les alentours...
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