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il diavolo nel giardino


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Mercredi 06 Juin 2007
aux sources - épisodes 218
A part la fumée et l'odeur du bois brûlé, le village et la maison semblaient déserts; il ne s'était jamais aventuré si loin, mais il n'avait pas le choix, il devait savoir et, surtout, il devait éteindre ce feu.
Il stoppa net. La porte était ouverte. Il vérifia une dernière fois si son arme était chargée en souhaitant ne pas devoir s'en servir... Il avançait lentement sans faire de bruit; arrivé à la porte, il jeta un oeil à l'intérieur. Il aperçu un corps couché sur un fauteuil crasseux devant le feu qui crépitait. Il prit son élan et, d'un bond, il colla la carabine sur le dos de l'inconnu.
- Pas un geste, je ne vous veux aucun mal, mais pas un geste!
Sa voix lui semblait étrange après tout ce temps de quasi-silence. S'adresser à un homme plutôt qu'aux bêtes lui paru une chose nouvelle.
Le corps demeura immobile, pourtant, l'homme respirait. Car c'était un homme, assez âgé d'après ses cheveux blancs et ses mains tachetées. L'homme émit un son, comme un raclement de gorge et se retourna péniblement...
-Jo?
Ecrit par weinmann, à 18:01 dans la rubrique "à travers l'orage".
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Mardi 08 Mai 2007
aux sources - épisode 212


Il était proche, si proche maintenant, à peine trois ou quatre kilomètres selon sa carte. Mais il n'en pouvait plus, c'était trop pour sa vieille carcasse. Il lui fallait trouver un refuge et attendre encore un peu.
Il entra dans la première maison qu'il vit, la porte ne tenait plus que par miracle, une simple poussée de l'épaule la fit choir. Il ne prit pas la peine de regarder autour de lui ni de faire le tour de la maison, il y avait peut-être des cadavres, mais peu lui importait. Il se laissa tomber dans le divan crasseux du logis et souffla. Il avait pris sa décision.
Quel que fût le risque, il allumerait un feu...
Ecrit par weinmann, à 21:41 dans la rubrique "à travers l'orage".
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Mardi 30 Janvier 2007
aux sources, épisodes 201
Il est épuisé, à bout de force. Pourtant, il sait qu'il en a encore pour deux jours tout au plus.
Il a trouvé ce qui avait dû être un jour un abris pour le bétail qui le protège de la pluie battante. Il a soif. Il ne sent plus ses jambes. Son souffle est court. "Une journée, se dit-il, une journée de repos et je repars". Il consulte encore sa carte, il n'est plus qu'à une quarantaine de kilomètres, mais il n'en peut plus.
Il pose son paqutage dans un coin de l'abris, y pose sa tête et ferme les yeux.
S'il se réveille, il repartira. Sinon, tant pis, au moins, il mourrait dignement, loin de la folie des hommes...
Ecrit par weinmann, à 12:53 dans la rubrique "à travers l'orage".
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aux sources, épisode 202
La pluie a cessé. Il se sent calme.
Après s'être relevé, il ausculte ses pieds qui ne sont qu'une plaie béante. Il arrache une manche de sa vieille chemise et panse ses plaies, ça durera le temps que ça durera...
10 heures. Il a donc dormi presque dix-huit heures d'une traite. C'est le moment de repartir.
La peur est toujours présente, même s'il est loin maintenant. Comme chaque matin, la voie est libre. Derrière lui, le pont; c'est maintenant qu'il doit quitter l'ancienne autoroute et couper vers le nord-ouest, c'est plus court, deux jours, peut-être moins, il ne doit pas craquer.
Enjambant quelques buissons, il regarde les champs qui s'étallent devant lui; là-bas, des bâtiments, un village sans doute, inhabité, fantômatique. Il regarde une dernière fois l'autoroute et ses cadavres de tôle et s'enfonce dans les champs, vers ce village.
Il presse le pas, il est à découvert et il est toujours persuadés qu'on peut le voir, il ne sait pas qui ni comment, mais il se sent traqué. Il arrive au village après vingt minutes de marche effrennée, il n'en peut déjà plus, il s'en veut un peu. C'est la première fois qu'il entre dans un village, il a préféré les éviter avant, encore par peur d'il ne sait quoi. Il s'arrête devant l'église, regarde et écoute. Rien. Le bruit du vent. Les oiseaux. Des chiens. Devant lui, passe un chat effrayé par la vue de cette drôle de bête. Jo sourit. C'est lui, l'être humain, qui dénote dans cette nature. La nature a repris ses droits, c'est déjà ça!
Il se dirige vers une maison où une enseigne d'un rouge délavé par le temps indique "Café de la Place". La porte est bouffée par les vers et l'humidité, il n'a qu'à la pousser pour entrer. Il se met à pleurer. Là, il imagine la vie d'avant, ce n'est pas bien difficile, tout est à sa place, les tables, les chaises, les verres vides, la vaisselle et surtout, les bouteilles... Avidement, il se précipite derrière le bar et pousse un triste gémissement: le temps a eu raison des fonds de bouteille... Il en laisse une tomber au sol qui se fracasse en mille morceaux et là, une trappe. La réserve, sans doute. Il saisit la poignée sans faire attention au bris de verre, une petite trainée de sans coule sur ses doigts. Sous ses pieds, des casiers remplis de liquide! Il descend les quatres marches et saisi une bouteille de genièvre. Il s'assied sur une marche, et retire ses chaussures et ses pansements et arrose ses plaies. Il a mal, cela lui brûle, mais il est heureux!
Ecrit par weinmann, à 12:52 dans la rubrique "à travers l'orage".
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aux sources - épisode 111
L'endroit était idéal pour la culture, même vu du ciel, il était impossible d'y voir la main de l'homme.
J'avais appris qu'il s'agissait du château de F. C'était une bâtisse carrée qui faisait songer aux villas toscanes que j'avais vues dans les livres du vieux Jo. Y entrer ne m'avait demandé aucun effort et m'avait procuré un émerveillement sans pareil; étrangement, je n'avais pas eu l'impression de violer un sanctuaire comme dans les autres maisons. Je m'y sentais chez moi, c'était ce château qui était ma dépendance.
Tout y était parfaitement conservé; apparemment, les habitants avaient eu le temps de se préparer - avaient-ils été prévenus? - et avaient recouvert tous les meubles de toiles de plastique. Mis à part quelques fissures aux plafonds et aux murs, l'endroit était comme neuf. Un merveilleux abris!
Les granges alentour étaient par contre dans un triste état, les toits avaient disparu et les débris qui jonchaient les sols les rendaient inutiles pour entreposer mes récoltes. Heureusement, le château était vaste, une ou deux pièces feraient l'affaire.
Ecrit par weinmann, à 12:05 dans la rubrique "à travers l'orage".
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Dimanche 31 Décembre 2006
Aux sources, épisode 94.
Je suis certain d'avoir entendu un bruit de moteur. J'ai éteint toutes les lanternes et je guette le ciel, bien camouflé sous les branches.
Car ce bruit venait du ciel, j'en suis sûr...


Ecrit par weinmann, à 11:53 dans la rubrique "à travers l'orage".
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Jeudi 10 Août 2006
aux sources - épisode 98
Chaque porte ouvrait sur un sanctuaire d'où mugissait le monstre du désespoir; là, la mort ou la rafle avait fait son oeuvre, la peur était toujours palpable.
Il me fallait violer ces propriétés abandonnées par la force des choses, remuer l'ordre d'antan afin de me procurer tout ce qui pouvait m'être utile. Je ne pouvais m'empêcher de penser à ces détrousseurs de morts sur les champs de guerre, mais qu'allaient devenir ces objets, ces témoignages d'une existence? Fallait-il qu'ils tombent dans l'oubli sous le seul prétexte du respect? Certes non.
Souvent, je tombais sur des cadavres aux os déjà blanchis et aux tenaces touffes de cheveux, des squelettes de toute taille, hélas; je les déplaçais avec toutes les précautions possibles, mais évidemment, ils se disloquaient et je m'employais juste à ne pas mélanger les corps... En effet, j'avais décidé de créer une sorte de cimetière pour ces malheureux abandonnés...
C'était la moindre des choses.
Ecrit par weinmann, à 10:38 dans la rubrique "à travers l'orage".
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Mercredi 22 Mars 2006
il y avait un bout de temps...
...mais parfois, mes doigts s'engourdissent pour un bon bout de temps.
Ecrit par weinmann, à 11:32 dans la rubrique "à travers l'orage".
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aux sources - épisode 55
La nuit, c'est le silence total, la paix intégrale, l'oubli... Seuls les cris des oiseaux de nuits et, parfois, les hurlements des chiens viennent briser la longue note du calme.
Les chiens. Depuis tant d'années, ils ont eu le temps de retrouver une place sans la pyramide de la vie et de la mort. Déjà, sur les restes d'autoroute, je les voyais galoper en meute et disparaître dès que je les approchais. Ils ne sont pas agressifs, loins du contact des hommes.
Les chats sont plus farouches, mais ils ne rechignent pas à se prélasser dans les hautes herbes du jardin, ou de ce qu'il en reste. Je pourrais les chasser, histoire d'agrémenter mes repas, mais comment peut-on avoir la force d'ôter la vie à de si belles créatures? Les légumes qui foisonnent depuis des décénnies ici me suffisent amplement. Je n'ai même pas envie d'abattre les vaches qui me regardent si stupidement. Elles font partie du décor, elles sont là, elles ne m'ont pas attendu...
Demain, j'irai visiter les alentours..
.
Ecrit par weinmann, à 11:31 dans la rubrique "à travers l'orage".
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Lundi 14 Novembre 2005
aux sources, épisode 37

Je suis dans le tout petit hall d'entrée, je sens les larmes qui montent lentements à mes yeux, je n'ose pas bouger, je ne sais que faire de mon regard. Tout est figé, tout s'est arrêté, mais un tissus frémit sous le souffle de la porte ouverte, pour la première fois depuis des années. L'air est lourd, saturé par une odeur de renfermé dans laquelle arrive à se mêler des effluves de cannelle. Il y a encore des menteaux accrochés... Mes yeux se dirigent vers ce qui ressemble à la salle à manger, la chemin de table est poussiéreux, mais superbement aligné, des journaux trainent encore, des bouts de papier à l'encre évanouie... Des photos de chats encore l'air si vivants, des cadres encore droits, un fauteuil d'osier, un buffet de chêne foncé, le courrier dont quelques enveloppes encore fermées, une lampe, cassée, celle-là... En enfilade, la cuisine, rangée, propre, étonnemment propre, comme si l'épreuve du temps n'avait pas existé, une bouteille d'eau pas tout à fait vide, des gamelles, pour les chats sûrement, un frigo qui ne sert plus à rien, des ustensiles, tous ces ustensiles qu'un jour ils avaient touchés, un tableau noir aux bords fleuris et quelques traces de craie. Je m'approche. "CHU, 12/12, 18 heures"... Je dois m'asseoir, je n'en peux plus, je suis chez moi, enfin, ce chez moi que je n'ai jamais connu, qu'on leur a enlevé, dont on les a sorti...

Même assis, je n'en peux plus, qui s'asseyait sur cette chaise? Mon père ou ma mère? Les larmes ruissellent sur mon visage, je ne suis qu'au début du début, la vie de mes parents est encore ici, rien n'a bougé depuis le dernier jour et il allait falloir que je m'en imprègne.

Ecrit par weinmann, à 16:22 dans la rubrique "à travers l'orage".
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Mercredi 19 Octobre 2005
aux sources, épisode 160

Le vieil homme entendait du bruit, là, dans le fond de son foutoir qui faisait lieu de magasin. Il était à peine étonné de voir ces trois types, coiffés dans les règles, la mèche bien à droite comme l'exigeait la Cité, le pull jeté sur les épaules. Ils lui disent d'éteindre sa cigarette, il l'éteint. Oui, ce sont les seuls livres qu'il possède, il n'y en a pas d'autres. Son commis? Il ne sait pas, il est rentré chez lui il y a plus de deux mois, il ne l'a jamais revu et non, il ne l'a pas signalé.

Les trois agents renversent une étagère entière, les livres et les papiers volent dans tous les sens, un vitre éclate, une table se retourne... Le vieil homme a peur, mais il ne dira rien, il attend que cela se passe, ils ne devraient normalement pas trouver les autres livres, encore moins les cartes. Ils disent qu'ils ne le croient pas. Il hausse les épaules, il n'en sait pas plus. De toute façon, il y aurait un rapport disant qu'il n'a pas prévenu de la disparition d'un travailleur, à moins qu'il ne parle, déjà qu'il bénéficie d'un passe-droit pour vendre ses merdes inutiles. Un des types urine sur un roman de gare, un ramassis de conneries qui ne mérite pas mieux, pense le vieil homme. Le type sourit en pissant sans pudeur, exhibant une queue rabougrie, probablement un problème de ce côté-là, pense encore le vieil homme. Ils le menacent, le collent au mur, violemment, sans se soucier de son âge, il reçoit un coup derrière la tête, ils le déculottent... Ils lui disent de ne pas bouger, il se demande se qu'ils vont faire, s'ils pousseront l'horreur jusqu'à le violer, lui et ses septantes ans... Ces gars-là ne reculent devant rien. Il les entend se diriger vers sa cuisine, des pas sans l'escalier, il se demande s'il doit remonter son froc ou rester comme ça, comme un con, humilié au plus profond de lui. Les meubles volent à l'étage, qu'ils volent, il s'en tape, y a rien au-dessus, rien du tout.

Les trois gars rappliquent, il reçoit un coup sur ses fesses malingres... Ils feraient un rapport. Ils ne ferment pas la porte en partant.

Ecrit par weinmann, à 16:09 dans la rubrique "à travers l'orage".
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Mardi 11 Octobre 2005
aux sources, épisode 11

L'aube avait quelque chose d'acceuillant, comme si elle me parlait doucement de l'horreur presque révolue. Le vieil homme devait sans doute se préparer son café à cette heure-ci, le cigare collé aux lèvres...

J'ai rejoint la route, une étendue infinie de bitume craquelé, c'était ce qu'on appelait une autoroute, une voie rapide aujourd'hui déserte et envahie par les herbes et les branches. Je roule à découvert, sans crainte, sans me soucier de la pluie tenace et froide. Parfois, je dois contourner des obstacles, des vestiges du passé, des panneaux routiers, des voitures abandonnées d'où s'échappent ce que je pense être des lapins.

Il règne un calme absolu, aucun signe de vie humaine, aucune fumée qui s'échappe de nulle part, je ne m'arrête pas, pas maintenant. Pourtant, je sais que des villes ou des villages sont là, pas loin, mais il est trop tôt, je dois avancer, arriver le plus vite possible à M.

Mais là, devant moi, sans crier gare, la route n'existe plus...

Ecrit par weinmann, à 11:09 dans la rubrique "à travers l'orage".
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